Association Bien Vivre sur le Coteau

Dernière modification: 9/11/2005

L'histoire du quartier

Une tradition agricole et ouvrière

Le Coteau est un quartier « pavillonnaire », encore très vert, à flanc de colline sur une superficie de 70 Ha env. 5400 habitants au dernier recensement il reste relativement peu dense et ressemble plus à un coin de campagne qu'à un quartier de la banlieu parisienne.

Sous Louis XIV, le qurtier est connu pour son caractère agricole notamment pour sa production d'arbres fruitiers de la région parisienne.

Fin XIXème on y trouve les forceurs de lilas, de nombreux maraîchers (particulièrement sur le plateau), des vignes (créant des sentiers en baïonnettes). A la même époque, des maître-carriers s'y installent, le calcaire sous le quartier des Malassis est exploité pour les chantiers haussmanniens ; on appelait alors cet endroit « le Petit Fontainebleau ». Les carrières abandonnées, après la seconde guerre mondiale, ont laissé la place à la culture des champignons.

Au début du XXème le quartier prend le surnom de quartier des Mal-lotis. Dans les années 20, pour résoudre la crise du logement, de grandes sociétés lotisseuses lancent dans l'agglomération parisienne l'action « Tous proprios » ventant la vie au grand air, les grandes facilités de paiement grâce aux sociétés mutuelles d'épargne et promettant un rapide et complet équipement urbain. Mais les petites gens qui se réjouissaient de devenir propriétaires ne réalisèrent pas qu'ils paieraient en réalité leur terrain 2 à 3 fois plus cher que prévu et que pour ceux qui allaient s'installer dès le début dans des logements souvent provisoires, il leur faudrait attendre encore 8 à 10 ans sans rues, ni égouts, ni eau courante, ni électricité, ni gaz domestique. L'aventure des Mal-Lotis commençait.

A partir de 1927, une campagne s'organise pour la pénétration de la religion dans la banlieue insistant sur le fait que seuls les communistes s'intéressent aux Mal-Lotis.

Aujourd'hui, quand certains de nos élus parlent des habitants du quartier en terme de nantis, on ne peut que sourire en pensant aux Italiens qui s'ont venu s'y installer fuyant la montée du fascisme et le manque de travail; Ils ont fait l'histoire de ce coteau en construisant des petites maisons de bric et de broc s'adaptant à la force de la pente, créant des venelles dont certains tracés existent encore, passant d'un jardin à l'autre. C'est tout ce qui fait le charme de ce quartier et lui donne une atmosphère de village.

De nos jours

Début 1991, un projet de route départementale, le RD 61 est en cours de discussion. Une artère de 24m de large sur 1300m de long (4 voies de circulation) doit éventrer le quartier en 2 dans le sens de sa diagonale…
Un rapport du Conseil Général, daté de 1989, prévoit un flux de 25000 véhicules/jour…
Pour ce faire, la mairie préempte à qui mieux-mieux et constitue une réserve foncière, de nombreuses démolitions ont lieu alors que ces maisons auraient permis de reloger de nombreux habitants…)

Réunis au sein de l'association BVC, les habitants du quartier s'opposent activement à ce projet. Face à cette mobilisation, et après de multiples dérobades de la mairie et du département : En 1997, le CD 61 est définitivement abandonné. Les habitants du quartier ont gagné !

En parallèle dans le cadre du POS :
Une partie du quartier est inscrite au P.O.S en zone N.A., zone à aménagement différé, 13 Ha dont 9ha non bâtis . Il s'agit d'une zone peu équipée ou non équipée destinée à un aménagement futur dans laquelle toute construction nouvelle est interdite.
L'élargissement de la rue Pergolèse à 17m sur 650m de long pour une traversée de part et part du quartier

Et maintenant...

Depuis 2001 de multiples « concertations » avec les différents maires et adjoints ont eu lieu. Chaque fois qu'il y a eu une étude, l'identité du Coteau a été reconnue. La dernière et la plus aboutie en 2001-2002 pouvait laisser augurer d'une vraie prise de conscience de la chance de posséder un patrimoine vert.

Début 2005, le PLU (Plan Local d'Urbanisme) qui va remplacer le POS se met en place. La concertation avec les habitants de Vitry reprend mais dans un calendrier très limité. La présentation du PLU aux habitants est prévue début juin pour une approbation en conseil municipal fin juin et une enquête publique fin 2005.

Le PLU va redéfinir de nombreuses règles dans le quartier : la zone NA (soit 7 ha actuellement en friche) devient constructible, le réglement relatif aux constructions évolue, un nouveau plan de voirie est établi.

Autrefois Vitry s'appelait Vitry-aux-Arbres (nom abandonné en 1897). On reconnaissait la ville à un arbre pour une maison. Imaginons aujourd'hui un appartement pour un arbre ! Les habitants du quartiers restent mobilisés pour défendre ce coin de campagne à la ville où ils se sentent bien et qu'ils ne veulent pas voir défiguré.